Activité 8

Le juste équilibre : stratégies de gestion pour aller de l’avant tout en résolvant les problèmes de santé des sols en régie biologique

La surface des terres certifiées biologiques dans les Prairies canadiennes (MB, SK et AB) représente 80 % de la surface de production biologique nationale (Cultivons biologique Canada, février 2015). Certaines de ces terres connaissent des baisses de productivité du sol qui menacent l’agriculture biologique dans les Prairies à long terme. Les raisons de ce déclin sont mal comprises. Toutefois, les pédoécologues ont récemment découvert que les carences en azote (N) et en phosphore (P) dans le sol sont partiellement dues au manque de carbone (C), qui alimente le cycle biologique des nutriments. Cette révélation a changé notre regard sur la gestion des sols biologiques. L’activité proposée vise à rétablir l’équilibre en C, N et P afin d’augmenter la productivité des sols exploités en régie biologique. L’une des approches d’enrichissement en C consiste à utiliser davantage d’espèces végétales, en quantité et en nombre, cultivées en marge des cultures principales et en synergie avec celles-ci dans les systèmes agricoles céréaliers. Nous avons formulé l’hypothèse qu’avec un apport supérieur de C provenant des plantes (par photosynthèse libre), la quantité de compost requise pour améliorer ces sols serait beaucoup moins importante que prévu. Nous prévoyons également revoir les outils de recommandation de N et de P pour inclure C en tant qu’élément à gérer. La présente étude bénéficiera en outre des connaissances tirées des deux études de terrain les plus anciennes au Canada : l’étude de Glenlea, dans la région sèche et subhumide du Manitoba, et l’étude Systèmes culturaux de remplacement (Alternative Cropping System) de Scott (SK), en milieu semi-aride. En incluant ces études à long terme, nous aurons accès à près de cinq décennies d’expérience collective.

Par ailleurs, certains agriculteurs ont mis au point des systèmes de gestion des sols qui assurent un bon équilibre de C, N et P et d’autres nutriments. Leurs fermes sont dites « à haut rendement », du moins sur le plan des nutriments et des flux d’énergie dans le sol. Mais ces fermes sont également confrontées à des défis, habituellement dans le domaine de la lutte antiparasitaire. Tout cela est très logique. Si davantage de ressources nutritives et d’énergie issue du carbone sont constamment disponibles, davantage d’organismes les repéreront et commenceront à les consommer. Plus précisément, on pense que l’extension du couvert de matériel racinaire vivant attribuable aux cultures de couverture favoriserait la survie des parasites endogés qui, sans ce couvert racinaire, ne disposeraient pas des nutriments nécessaires à leur survie. Nous avons donc rassemblé des scientifiques compétents pour analyser la manière dont ces systèmes à haut rendement attirent et entretiennent les parasites et pour déterminer les stratégies biologiques qui permettront d’alléger la pression des parasites. En comprenant mieux les qui, quoi, quand, pourquoi et comment comportementaux des ravageurs ainsi que la manière dont ces derniers pourraient être combattus dans les systèmes céréaliers et maraîchers biologiques à haut rendement, nous disposerons d’une information capitale pour les autres cultivateurs, utilisable afin d’accroître la productivité globale de toutes les fermes biologiques.

La technologie développée dans le présent projet sera transférée rapidement et efficacement aux fermiers, entre autres parties intéressées, au moyen de journées de démonstration au champ, de fiches techniques, de stratégies de communication sur les réseaux sociaux, etc. De plus, nous interagirons avec les industries émergentes en intrants organiques, qui soutiendront le nombre croissant de fermes biologiques à haut rendement.

Tous confondus, les résultats prévus de l’étude sont les suivants : 1) Évaluation systématique de l’utilisation des cultures de couverture et du compost de déchets verts municipaux pour amender les sols biologiques afin d’augmenter leur fertilité et leur teneur en C organique; 2) Incorporation d’une composante « Carbone du sol » dans l’Outil de gestion globale des nutriments à la ferme (Whole Farm Nutrient Management Tool) qui peut être vérifiée sur le terrain dans des systèmes culturaux biologiques à long terme; 3) Acquisition de connaissances en santé des sols et en éthologie des ravageurs dans un système agricole biologique à haut rendement.

Résumés des rapports de recherche [PDF 4.60MB]

Chercheurs d'activité

Nom du scientifique ou du membre de l'équipe d'experts techniques de l'extérieur d'AAC (effectuant des recherches) L'organisation
Martin Entz Université du Manitoba
Joanne Thiessen Martens Université du Manitoba
Nom du scientifique ou du membre de l'équipe d'experts techniques d'AAC (effectuant la recherche) AAC Location
Bobbi Helgason AAC Saskatoon RDC
Francis Larney AAC Saskatoon RDC
Reynald Lemke AAC Saskatoon RDC
Julia Leeson AAC Saskatoon RDC
Haley Catton AAC Lethbridge
Newton Lupwayi AAC Lethbridge
Charles Geddes AAC Lethbridge
Tom Forge AAC Summerland

 

Partenaires contributeurs

Western Grains Research Foundation

Organic Agriculture Fund Private Endowment

Orval G. Caldwell and H. Ruth Gardner Caldwell Fellowship in Sustainable Agriculture/Agroecology

Leffers Brothers Ltd

City of Saskatoon

University of Saskatchewan

Agriculture and Agri-Food Canada