Petits fruits, petits fruits, petits fruits

par Gwen O’Reilly

Des fraises biologiques en murissement.  Photo de Laura Telford.

Évocateurs des après-midis d’été, de l’enfance et de l’odeur de tarte fraîche, les petits fruits sont associés à de nombreux plaisirs. Comme plusieurs autres, j’ai passé maintes heures heureuses et agréables à surveiller un chaudron bouillant de fruits frais car je suis une cueilleuse de fruits et une adepte obsessive de la mise en conserve.

Je ne suis pas une productrice de fruits à grande échelle, mais si je l’étais, tous ces souvenirs heureux seraient assombris par un mal de dos et des coûts de main-d'œuvre élevés. Heureusement, les chercheurs de la Grappe scientifique biologique (GSB) sont à la recherche de solutions.

Notions de base sur les petits fruits

Les parcelles de petits fruits ont besoin de soleil, d’un bon drainage et d’être protégées contre les vents dominants. Amender le sol d’une culture pérenne après son établissement étant problématique pour de nombreuses raisons, il est donc sage de débuter avec un site fertile au pH de 6-7 (sauf pour les bleuets, qui préfèrent un pH de 4.5-5). Si vous disposez de conditions moins qu’idéales, vous pouvez améliorer la situation en utilisant des paillis, des plates-bandes surélevées, des coupe-vent et /ou des abris-serres.

Un espacement adéquat et une largeur de rangs qui permettent la pénétration du soleil et la circulation de l’air sont des plus importants. Un espacement suffisamment large aide à prévenir la maladie, favorise le mûrissement et facilite le contrôle des mauvaises herbes et la récolte. Lors de la planification de l’espacement, tenez compte de la largeur de la machinerie que vous utiliserez pour le désherbage et les autres travaux. Choisissez des variétés résistantes aux maladies adaptées à vos conditions de culture et à votre marché et taillez, éclaircissez ou treillagez tel que requis.

Le contrôle des mauvaises herbes est la plus grande source de soucis pour les producteurs biologiques; il est donc recommandé de débuter avec un site propre et de faire des rotations, du labour et d’installer des paillis pour contrôler les mauvaises herbes. Pour certaines cultures, telles que les fraises, il peut être nécessaire d’avoir recours à des cultures-abris pendant plusieurs années pour se débarrasser des mauvaises herbes persistantes et pour construire un sol fertile et un milieu microbien actif. 

Les cultures-abris peuvent être cultivées dans les allées ou les sentiers entre les rangs de fruits. Le choix de la culture-abri est critique. Les producteurs doivent trouver l’équilibre entre la disponibilité de l’azote et la compétition pour l’eau et les nutriments, et considérer que les cultures-abris peuvent abriter des ravageurs ou des maladies. Par exemple, le trèfle blanc de Hollande est une légumineuse à pousse basse qui peut être efficace. Cependant, il peut abriter des nématodes et faire concurrence à la culture principale si sa culture n’est pas bien gérée. 

La culture-abri peut être labourée pour fournir au sol de la matière organique et des nutriments. Ou bien, suivant la méthode « fauchez et soufflez », la culture-abri est coupée et les composantes de la plante soufflées au-dessus de la zone racinaire des fruits. Pour les bleuets en corymbe, les chercheurs ont découvert que les cultures-abris améliorent la santé du sol, mais qu’elles réduisent également la croissance et le rendement de la culture.1

Les abris-serres, serres à arceaux et autres structures temporaires peuvent être installés au dessus des mûriers et autres petits fruits. Ils protègent les plants contre le vent, la  pluie et la grêle et fournissent une protection modérée contre les températures froides. Les serres à arceaux ou les tunnels sont souvent couverts d’une seule couche de plastique; les murs de côté ou des extrémités peuvent être ouverts pour régulariser la température. En général, les tunnels requièrent un système d’irrigation et, dans les endroits où il neige beaucoup, le plastique doit être enlevé l’hiver.

Les ronces

Les framboises sont rouges; les autres sont noires;
la cueillette des unes ou des autres peut vous abimer le dos

Les fruits des ronces, tels que les framboises et les mûres, sont habituellement bisannuels, chaque pousse nécessitant deux ans pour produire des fruits. Les ronciers croissent depuis des collets vivaces qui peuvent vivre de 10 à 20 ans. La première année, les collets des framboisiers produisent des tiges végétatives appelées tiges de première année. La deuxième année, ces mêmes tiges produisent des fruits et sont appelées cannes ou tiges fructifères, et elles meurent à la fin de l’année. Le même collet produit de nouvelles tiges végétatives chaque année.

Les variétés remontantes produisent les fruits à l’extrémité des tiges végétatives tard en première année, puis elles produisent les fruits dans la partie inférieure de la même canne la seconde année. Les cannes fructifères sont généralement enlevées à la fin de la seconde saison afin de prévenir la maladie, bien que certains producteurs suggèrent de les laisser au cours de l’hiver afin de piéger la neige et protéger les tiges végétatives. Certains producteurs fauchent un rang sur deux chaque année lorsque les cannes sont en dormance afin que les rangs des tiges végétatives plus petites soient intercalés avec des cannes fructifères. Cela favorise l’ensoleillement et la circulation de l’air dans le verger.2

Les framboisiers peuvent être établis avec les plants de la pépinière (canne et racine nue) ou depuis les minimottes de culture. Les minimottes sont plus dispendieuses, mais elles assurent une croissance uniforme sans risque de maladies. Vous pouvez aussi propager vos propres framboisiers, mais vous risquez de répandre les problèmes de maladies ou de ravageurs. Les sites où ont été cultivées d’autres variétés de fruits peuvent abriter des infections de la galle du collet; ceux où ont déjà été cultivées tomates ou pommes de terre peuvent abriter la flétrissure verticillienne. Tentez d’établir les parcelles à une distance de 300 à 500 pieds des ronces sauvages qui peuvent abriter ravageurs et maladies.

Enlevez les mauvaises herbes vivaces avant de planter – les framboisiers ne sont pas de bons compétiteurs, surtout la première année de leur plantation. À la seconde année, les producteurs peuvent établir des cultures-abris moins agressives entre les rangs, tel le trèfle rampant. L’établissement de rangs étroits (1.5 pied de largeur) favorise la circulation de lumière et d’air et facilite la récolte. Un paillis de copeaux de bois ou de compost est souvent utilisé autour de la base des cannes. Plusieurs ronces requièrent d’être treillagées, mais cela demeure optionnel pour les framboisiers. 

Les abris-serres peuvent considérablement prolonger la saison de culture des framboises, que ce soit en début ou fin de saison. Les chercheurs de la GSB ont découvert que les abris-serres augmentent la longueur de la saison végétative de 40 jours.4 L’utilisation d’abris-serres augmente remarquablement le rendement et la grosseur des fruits en comparaison des fruits des champs et permet de produire des fruits de qualité supérieure dont la durée de conservation est plus longue.5 Il est aussi prouvé que les problèmes liés aux ravageurs et maladies sont réduits.5

Une combinaison de variétés porteuses de tiges végétatives et fructifères peut être utilisée dans les abris-serres pour créer une période de récolte beaucoup plus longue qu’en culture en champ. Les mûriers, qui souvent ne produisent pas de fruits dans les champs, fournissent des récoltes assurées et abondantes sous abris-serres.5

Les bienfaits multiples du paillis  
Les producteurs de fruits biologiques ont souvent recours aux paillis pour contrôler les mauvaises herbes et, parfois, pour la fertilisation; cependant l’utilisation de paillis peut avoir des effets tant positifs que négatifs. Le paillis peut :

  • Contrôler les mauvaises herbes, mais il peut aussi contenir des semences de mauvaises herbes et soutenir leur croissance;
  • Ajouter (ou retenir) les éléments nutritifs;
  • Altérer le pH et l’échange d’éléments nutritifs;
  • Influer sur les températures du sol;
  • Augmenter (ou réduire) l’activité microbienne;
  • Réduire (ou augmenter) les problèmes liés aux ravageurs et aux maladies; et
  • Maintenir les niveaux d’humidité.

Les chercheurs ont découvert que le fumier composté des ruminants améliorait la croissance et le rendement des cultures de bleuets en corymbe et de fraises avec la même efficacité que les engrais chimiques.3

Bleuets

Bleuets: Prenez les bleuets en corymbe et moi je prendrai les bleuets nains; je serai « antioxydée » avant vous.

Les bleuets se trouvent sous deux formes – les bleuets en corymbe et les bleuets nains (sauvages). Le Canada est le deuxième plus grand producteur de bleuets et canneberges au monde et il est le leader en production de bleuets sauvages.6 L’intérêt croissant à l’égard des bénéfices nutritionnels et médicinaux des antioxydants des bleuets sauvages a généré un marché d’exportation significatif et la demande pour les bleuets biologiques est en hausse.

Les deux types de bleuets ont besoin d’un sol acide avec un pH de 4.5-5. Les méthodes de culture sont très différentes, principalement parce que les bleuets nains sont établis naturellement.

Bleuets en corymbe

Des bleuets en corymbe. Photo de Justin Renkema.Les bleuets en corymbe se cultivent bien sous régie biologique car ils ont des besoins minimaux en fertilisation; ont de hauts rendements par plant; résistent à de nombreux ravageurs. Les grosses baies sur branches redressées sont faciles à cueillir et conviennent aux activités d’autocueillette. Cependant, les coûts d’établissement sont élevés et les buissons n’atteignent leur pleine production qu’après 4-7 années.7

Les plants des bleuets en corymbe sont souvent paillés avec de la sciure de bois résineux, qui préserve l’humidité et crée les conditions acides requises, mais aussi emprisonne l’azote. Le fumier composté a souvent un pH et une teneur en sels trop élevés pour les bleuets. Les chercheurs canadiens ont expérimenté plusieurs paillis pour la culture des bleuets en corymbe et ont découvert ce qui suit :

  • Les résidus de jardin compostés semblent constituer une solution de rechange adéquate aux engrais.8
  • Les aiguilles de pin ont efficacement supprimé les mauvaises herbes, mais n’ont pas stimulé la croissance des plants.9
  • Deux composts (fumier/sciure et résidus des produits de la mer) ont haussé le rendement des cultures, mais ont généré une croissance excessive des mauvaises herbes.9
  • Le contenu en sucre des baies était plus élevé pour les plants paillés avec des résidus de produits de la mer en comparaison de ceux paillés avec des aiguilles ou du fumier composté.9
  • Les populations d’organismes bénéfiques étaient plus élevées sous les paillis organiques que sur sol nu ou sous paillis plastique, et les nématodes nocifs étaient plus nombreux sous les paillis plastiques.10

Bleuets nains
Bleuets nains. Photo de Scott White.La production commerciale de bleuets nains se déroule principalement dans les Maritimes. Cependant, dans les régions des forêts boréales de l’ensemble du pays, la vente de bleuets sauvages aux éventaires routiers est une activité de subsistance pour plusieurs, dont les peuples des Premières Nations. Les espèces naines croissent plus près du sol et sont composées de plusieurs espèces indigènes qui croissent dans les clairières des forêts et les vieux champs. Elles ne sont pas plantées, mais peuvent être stimulées par la taille, le contrôle des mauvaises herbes et la fertilisation.

Pour maximiser la récolte des baies, les plants sont assujettis à un cycle de production bisannuelle par une taille drastique chaque deux ans.11 La taillage à l’échelle commerciale est accompli en débroussaillant ou par le brûlage. Le débroussaillage est la méthode de contrôle des mauvaises herbes la moins coûteuse et la plus courante. Le brûlage tue la végétation concurrente, les ravageurs et les maladies, mais il peut être dangereux et réduit les taux de matière organique du sol.
 
Les producteurs doivent aussi combiner les stratégies de contrôle des mauvaises herbes, en incluant le choix de sites où les mauvaises herbes annuelles plutôt que vivaces prédominent, et en inhibant la production des semences de mauvaises herbes. Les chercheurs analysent actuellement les systèmes de gestion de mauvaises herbes viables pour les bleuets nains (se référer à l’article Le contrôle des mauvaises herbes dans la culture des bleuets à feuilles étroites (ou nains)).

Fraises

Fraises: pas de raccourci pour le “shortcake”
Plusieurs producteurs utilisent des serres à arceaux pour prolonger la saison végétative. Photo de Janet Wallace.Les fraises biologiques sont recherchées, largement à cause du taux élevé de résidus de pesticides communément observés chez les fraises conventionnelles. Les mauvaises herbes et les maladies constituant les défis les plus significatifs en production de fraises biologiques, plusieurs producteurs biologiques instaurent une rotation beaucoup plus courte (2-3 ans) que celle pratiquée par les producteurs conventionnels (5 ans et +). L’incorporation de cultures-abris dans les rotations des cultures peut : 1) contrôler les mauvaises herbes; 2) hausser la fertilité; et 3) réduire la pression générée par les insectes et les maladies. Certaines cultures-abris, telles que le souci officinal, le sorgho et les plantes de la famille des Brassica, peuvent aussi contrôler les maladies et nématodes terricoles.12  (Se référer à l’article  Les cultures-abris pour la suppression des maladies).

La plantation se fait au printemps après que le désherbage du champ. Certains producteurs trempent les racines des plantes dans un thé de compost pour les protéger contre le pourridié des racines. Le contrôle des mauvaises herbes est critique au cours de la première année et les fleurs sont enlevées pour stimuler le développement des collets.12

La récolte se fait au cours des deuxième et troisième années, ce qui signifie que la production survient deux années sur quatre ou cinq années. Les producteurs disposent en général de trois sites pour la rotation des fraises afin d’assurer une production de fruits annuelle.13

Dans le système traditionnel des rangs nattés, les stolons du plant original s’établissent. En plasticulture, le paillis de plastique est posé au-dessus des plates-bandes surélevées entrecoupées de rangs ouverts.

Les fraises peuvent être insensibles à la photopériode (remontantes) ou nyctipériodiques (produites en juin). Les variétés nyctipériodiques développent des boutons à fleurs l’automne précédant l’année de production et portent les fruits de 4 à 8 semaines. Les variétés remontantes produisent des boutons à fleurs tout au long de la saison en année de production, ce qui permet une période de récolte beaucoup plus étendue.

Les chercheurs de la GSB développent des systèmes de production sous abri-serre pour les variétés remontantes. D’autres chercheurs ont découvert que les tunnels protégeaient les collets des fraises des plates-bandes surélevées de la destruction par l’hiver et permettaient de devancer la production de fruits de cinq semaines en comparaison de la production en champ.14 Les plants sous abri-serre avaient également :

  • des rendements plus élevés,
  • des fruits plus sucrés, et
  • plus de feuilles et un plus grand développement branche-collet que ceux cultivés à l’extérieur, mais
  • un moindre développement des stolons.

Les chercheurs de la GSB ont découvert que les plantes sous abri-serre croissent mieux quand elles sont soumises à des régimes de fertilisation appliqués dans les champs que sous un régime de fertilisation usuel en serre.15

Cassis

Cassis: fruit ou nutraceutique?

Un test de contrôle des mauvaises herbes en production de cassis au CANÉ. Photo de Karen Nelson.Les agriculteurs de l’Î.-P.-É. tentent de cultiver le cassis pour approvisionner les marchés japonais et locaux. Le contenu élevé en vitamine C et anthocyanine (un puissant antioxydant) des cassis et autres fruits a été mis de l’avant parmi d’autres aliments pour conjurer le cancer et les maladies cardiovasculaires.16,17 Les graines sont aussi riches en acide gamma linoléique (AGL), vitamines et minéraux, et possèdent supposément des propriétés antifongiques et antibactériennes.17

Les plants de cassis atteignent une hauteur de 1-2 mètres et la mise à fruits commence après quatre ans. Ils sont extrêmement résistants au froid (je peux en témoigner- ils ont vécu plus longtemps que plusieurs pommiers dans la zone 2b de mon jardin). En fait, il semble qu’un manque de froid hivernal puisse affecter le développement des boutons à la saison suivante. Ils constituent un hôte alternatif pour la rouille vésiculeuse du pin blanc et ne devraient pas être plantés près des pins blancs. Les buissons vivent 15-30 ans et la plupart des variétés sont autofécondées. Les cultivars affichent des concentrations différentes en anthocyanines et résistance aux maladies. Le type de site, le cultivar et le calendrier de récolte peuvent tous influer sur la qualité des baies.18

Un sol frais et humide, tel un loam argileux avec un pH de 6-7.5, est idéal. Les cassis sont des plantes voraces; les producteurs recommandent d’utiliser des cultures-abris et d’incorporer du fumier composté dans le sol avant de procéder à la plantation. Une fois établis, les chercheurs de la GSB recommandent des traitements nutritifs au printemps et à l’automne. Ils ont utilisé du fumier de volaille et de la farine de crabe, ce qui a produit de meilleurs rendements qu’un seul traitement annuel, mais les effets ont varié d’un site à l’autre.19

Pour maintenir la productivité, taillez chaque année environ le tiers des tiges les plus âgées. La gestion des mauvaises herbes dans les plantations de cassis est similaire à celle des bleuets en corymbe. Des chercheurs ont découvert que les tissus paysagers contrôlent les mauvaises herbes dans les cultures de cassis, alors que d’autres suggèrent que les paillis vivants puissent être problématiques à cause de la compétition pour les éléments nutritifs avec la culture principale.20

Alors voilà – un bref survol des meilleures pratiques en production biologique de petits fruits. Les paniers de ces petits fruits naturels devraient bientôt être offerts dans un marché biologique près de chez vous, grâce au travail acharné des producteurs et chercheurs de la GSB. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai soudain envie de manger des rôties et du jambon. Je vais aller fouiller dans le garde-manger.

Cet article est d’abord paru dans l’édition spéciale Été 2012 du “Canadian Organic Grower” consacrée à la recherche. Cette édition spéciale du TCOG est publiée grâce au soutien de la Grappe scientifique biologique. Les projets de la Grappe scientifique biologique décrits dans cet article ont été financés par Agriculture et Agroalimentaire Canada, Les Fraises de l’île d’Orléans, Les Tourbières Berger Ltée, la ferme d’Anne à l’Î.-P.-É. et la province de l’Île-du-Prince-Édouard. 

La Grappe scientifique biologique du Canada (GSB) fait partie de l’Initiative de grappes agro-scientifiques canadiennes du cadre stratégique Cultivons l’avenir d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, une initiative fédérale-provinciale-territoriale. La GSB est dirigée par le Centre d’agriculture biologique du Canada et par le demandeur principal de l’industrie, la Fédération biologique du Canada.


Références

  1. Neilsen, G, D Lowery, T Forge & D Neilsen. 2009. Organic fruit production in British Columbia. Can. J. Plant Sci. 89(4):677–692.
  2. Kuepper, G, H Born & J Bachmann. 2003. Organic Culture of Bramble Fruits. ATTRA.
  3. Shanmugam, S & P Warman. 2012. Soil and plant response of organic amendments on strawberry and halfhigh blueberry cultivars.
  4. Dorais, M, L Gadreau, M, Bordeleau, A Gosselin, Y Medina, L Gauthier, Y Desjardins & SKhanizadeh. 2012. High tunnel production of organic raspberries. Proceedings of the 2012 Canadian Organic Science Conference.
  5. Heidenreich, C, et al. 2012. High tunnel raspberries and blackberries.
    Hort. Pub. 47
  6. Agriculture and Agri-Food Canada. 2011. A Snapshot of the Canadian Fruit Industry.
  7. Jannasch, R. 2009. Growing Highbush Blueberries Organically. ACORN Organic Berry Network.
  8. Forge, T, W Temple & A Bomke. 2009. Alternate mulch effects upon blueberry root health & nutrient management BMPs. Report to the B.C. Blueberry Council.
  9. Bukhard, N, D Lynch, D Percival & M Sharifi. 2009. Organic mulch impact on vegetation dynamics of highbush blueberry under organic production. HortSci. 44:688–696.
  10. Forge, TA, E Hogue, G Neilsen& D Neilsen. 2003. Effects of organic
    mulches on soil microfauna in the root zone of apple: implications for nutrients and functional diversity of the soil food web. Appl. Soil Ecol. 22:39–54.
  11. Campbell, R (Ed.) 2004. Organic Wild Lowbush Blueberry Information
  12. Sideman, E. 2009. Organic strawberry production. MOGFA.
  13. Lewis, J. 2007. Keys to organic strawberry production. AgraPoint.
  14. Kadir, S, E Carey & S Ennahli. 2006. Influence of high tunnel and
    field conditions on strawberry growth and development. HortSci. 41:329–335.
  15. Poupart, E, M Dorais, L Gaudreau, A Gosselin, Y Medina, L Gauthier, Y Desjardins, D Dupuis & S Khanizadeh. 2012. High tunnel production of organic strawberry. Proceedings of the 2012 Canadian Organic Science Conference.
  16. As cited in Karjalainen, R, M Anttonen, N Saviranta, D Stewart, GJMcDougall, H Hilz, P Mattila & R Torronen. A review on the bioactive compounds in black currants (Ribes nigrum L.) and their potential health promoting properties. Acta Hort 839: 301–307
  17. As cited in Integral Consulting Services. 2011. Organic Black Currant
    Production Manual. [Anne’s PEI Farm & PEI HA.]
  18. Taylor, N, AM Hammermeister & H Rupasinghe. 2012. Characterization of berry quality of Ribes nigrum in relation to harvest timing and cultivar. Proceedings of the 2012 Canadian Organic Science Conference.
  19. Hobson, D, AM Hammermeister, K Pruski & D Lynch. 2012. Fertility
    management of establishing organic blackcurrants (Ribes nigrum L.). Proceedings of the 2012 Canadian Organic Science Conference.
  20. Larsson, L. 2010. Evaluation of mulching in organically grown blackcurrant in terms of its effect on the crop and the environment.