GSBII Activité D.45

Produits bioactifs tirés des végétaux et contrôle des parasites internes et externes chez les grands ruminants

Résumé

De nombreux insectes nuisibles et parasites peuvent diminuer la productivité des bovins. Les mouches de maison et les mouches d'étable sont deux des insectes nuisibles les plus importants qu'on retrouve sur les fermes laitières (à l'intérieur et à l'extérieur des bâtiments), en raison de leur capacité à propager des maladies et ainsi réduire l'efficacité alimentaire des bovins, la prise de poids, la production de lait et la teneur des matières grasses du lait. La mouche des cornes, active auprès des bovins au pâturage, est l'un des insectes les plus nuisibles sur le plan économique en Amérique du Nord. Les éleveurs de bovins biologiques doivent envoyer leurs animaux au pâturage et ne peuvent utiliser que très peu de pesticides synthétiques. Ils ont donc très peu de solutions de lutte contre les mouches.

Les phytochimiques, comme les huiles essentielles végétales, ont été reconnus comme ayant une activité biologique importante contre les insectes nuisibles et les micro-organismes. Plusieurs huiles essentielles sont généralement reconnues comme sécuritaires (Generally Recognized As Safe) par la US Food and Drug Administration (FDA). Les éleveurs de bovins appliquent parfois sur leurs animaux des huiles essentielles végétales comme répulsif contre les mouches nuisibles, en utilisant des huiles essentielles largement accessibles pour usage aromathérapeutique. Des formulations de produits ayant comme ingrédient(s) actif(s) des huiles essentielles pour éloigner les insectes nuisibles pourraient être enregistrées et commercialisées à prix raisonnable afin d’améliorer le contrôle des mouches nuisibles chez les producteurs biologiques.

En plus de subir l'assaut des parasites externes, les animaux mis au pâturage sont aussi menacés par les nématodes gastro-intestinaux. Les producteurs biologiques sont préoccupés par l'absence de méthodes efficaces pour lutter contre les parasites internes en raison des restrictions imposées sur l'utilisation des pesticides synthétiques. Certains composés botaniques bénéfiques, comme les plantes riches en tanins ou les huiles essentielles, peuvent agir directement sur la diminution de la charge parasitaire grâce à leur activité antiparasitaire. Toutefois, la plupart des études ont été menées sur des moutons et des chèvres, et les éleveurs de bovins n’ont accès qu’à peu d'informations.

Des tests seront menés afin d'évaluer l'efficacité de répulsifs à base d'huile essentielle en fonction de la dose et de la formulation utilisée. Les tests seront effectués avec des huiles essentielles utilisées seules, des mélanges et des produits formulés, contre des mouches de corne piqueuses et des mouches de maison non piqueuses élevées en laboratoire. Des produits formulés seront également utilisés sur le terrain pour lutter contre la mouche des cornes et la mouche de maison. Un mode d'administration simple et efficace pour les biopesticides sera conçu pour les formulations liquides et solides. Les plantes riches en tanins (sainfoin, lotier corniculé, gros trèfle, chicorée) et les plantes aromatiques (thym, origan, eucalyptus, autres) seront testées en laboratoire et sur le terrain pour évaluer leurs propriétés anthelminthiques sur les bovins. Des études comportementales seront effectuées pour évaluer si le comportement des vaches et des génisses est influencé par l'application des produits répulsifs, ou pourrait être modifié si des plantes tanniques étaient incorporées à leur ration.

On vérifiera si les méthodes élaborées et testées sont économiques et pratiques pour les éleveurs de bovins. L'absence de solutions efficaces pour la prévention et la lutte contre les parasites internes et externes chez les producteurs laitiers biologiques a un impact défavorable sur la productivité, affectant aussi la santé et le bien-être des animaux au pâturage.

Le but de l'étude est d'élaborer des stratégies, des méthodes et des produits pour lutter contre les parasites internes et externes en élevage bovin, parfaire les outils offerts aux producteurs biologiques et conventionnels, et améliorer le bien-être des vaches, surtout lorsqu'elles sont au pâturage. Les résultats de l'étude pourraient éventuellement être utilisés pour soumettre une demande (ou plusieurs) à l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) de Santé Canada, en vue d’inscrire un ou plusieurs biopesticides pour le contrôle des mouches ou des parasites internes.


Résultats intéressants obtenus à ce jour


Chercheurs

Nom Affiliation
Simon Lachance, Leader de l’activité University of Guelph, Campus d'Alfred
Renée Bergeron University of Guelph, Campus d'Alfred
Marie-Gabrielle Lamoureux Héloïse Laboratoire Inc.
Elsa Vasseur University of Guelph, Campus d'Alfred
Alain Villeneuve Université de Montréal