GSBII Activité C.38

Étude et intégration de nouvelles techniques pour appauvrir les banques de graines de mauvaises herbes : impact de la biofumigation sur divers types de dormance des semences et sur l’écologie des mauvaises herbes

Résumé

La capacité de certaines espèces de plantes à créer une banque de graines persistantes dans le sol, à l’abri des perturbations et des environnements difficiles, est un phénomène clé pour comprendre et bien gérer les efforts en matière de lutte contre les mauvaises herbes. La majeure partie des techniques utilisées pour contrôler les mauvaises herbes ciblent les plantes à des étapes du cycle de vie autres que celui des semences. Il faudrait étudier plus attentivement la possibilité de réduire les infestations de mauvaises herbes à partir de la source principale, c’est-à-dire des semences. La biofumigation est une nouvelle méthode, principalement utilisée pour lutter contre les organismes pathogènes et nuisibles du sol. Ce processus biologique se produit pendant la décomposition des brassicacées, quand des molécules toxiques (isothiocyanates) sont rejetées et ont un effet négatif sur les organismes nuisibles. Toutefois, on manque de connaissances sur les effets de la biofumigation sur les semences en dormance et sur la santé des plantes survivantes. Il est donc nécessaire de mener d’autres évaluations à long terme pour déterminer les effets de cette pratique sur la communauté de mauvaises herbes.

Dans le cadre de ce projet, nous nous concentrerons sur la biofumigation comme possible moyen de réduire le nombre de semences viables dans la banque de graines, et nous chercherons à déterminer comment cette pratique façonnera la communauté de mauvaises herbes. Pour atteindre cet objectif, nous mènerons deux expériences :

  • Expérience 1 : évaluation des effets des isothiocyanates sur la dormance des semences et la santé de la prochaine génération de mauvaises herbes.
  • Expérience 2 : la variation saisonnière et les répercussions à long terme de la biofumigation sur la communauté de mauvaises herbes et la dynamique des populations.

Dans la première expérience, nous évaluerons la sensibilité des semences en dormance à la biofumigation de même que ses répercussions potentielles sur la santé des mauvaises herbes survivantes après leur exposition aux isothiocyanates. La deuxième expérience nous donnera l’occasion d’évaluer la sensibilité des banques de graines de mauvaises herbes à la biofumigation tout au long de la saison, l’effet de la biofumigation répétée dans la même année sur les populations de mauvaises herbes et les répercussions à long terme de la biofumigation sur la communauté de mauvaises herbes. Le projet sera mené à la Plateforme d’innovation en agriculture biologique de l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement, à St-Bruno-de-Montarville (Québec). La première expérience sera réalisée dans un milieu contrôlé, où les bio-essais seront effectués en continuum pendant environ un an. La deuxième phase sera une étude sur le terrain de quatre ans au cours de laquelle nous mettrons à l’essai la biofumigation effectuée à différents moments et la biofumigation répétée.

Les résultats de cette expérience sont essentiels pour déterminer si la biofumigation permet de réduire la banque de graines de mauvaises herbes. Les résultats du projet seront utiles pour bon nombre d’agriculteurs biologiques, dans tous les systèmes de production de plantes. À la fin du projet, le potentiel de lutte contre les mauvaises herbes sera établi, et la promotion de ce type d’engrais vert sera bien soutenue. Le projet fournira un cadre général permettant d’appliquer les résultats aux autres secteurs de production (provinces) ainsi qu’aux systèmes de production agricole biologique qui n’étaient pas inclus au départ. Le projet permettra également de trouver des stratégies de désherbage qui améliorent la lutte contre les mauvaises herbes tout en réduisant le temps de sarclage.

Résultats intéressants obtenus à ce jour


Chercheurs

Nom Affiliation
Maryse Leblanc, Leader de l’activité Institut de recherche et de développement
en agroenvironnement (IRDA)
Maxime Lefebvre IRDA
Alan Watson McGill University