GSBII Activité C.30

Développement de stratégies de gestion intégrée des organismes nuisibles incluant les nouveaux biopesticides viraux en cultures biologiques

Résumé

La demande de fruits et légumes biologiques a augmenté de façon spectaculaire au cours des dernières années. Actuellement, 40 % des ventes au détail de produits biologiques au Canada proviennent des fruits et légumes (Association pour le commerce des produits biologiques, 2013). Cependant, le rendement agricole des brassicacées biologiques reste inférieur à celui de ses homologues cultivés de manière classique (Parsons, 2002). Par exemple, le rendement du chou‑fleur biologique est 55 % inférieur à celui du chou‑fleur cultivé de manière classique. Le développement de nouvelles méthodes antiparasitaires pourrait aider à améliorer le rendement des brassicacées biologiques.

Partout au Canada, la fausse‑teigne des crucifères est un parasite économique important pour les cultures de brassicacée. Le contrôle de ce parasite des brassicacées biologiques est menacé par le développement d’une résistance à deux des principaux biopesticides (Bacillus thuringiensis et spinosad) utilisés pour le contrôler. D’autres chenilles parasites, telles que la fausse‑arpenteuse du chou et l’autographe de la luzerne, causent également de sérieux dommages économiques aux cultures de brassicacée à travers le Canada. Un biopesticide viral est actuellement en cours d’enregistrement pour le contrôle de la fausse‑arpenteuse du chou dans les cultures de légumes de serre qui pourrait s’avérer utile pour le contrôle des chenilles dans les grandes cultures de brassicacée.

Ce projet vise à développer des biopesticides viraux à partir de virus d’insecte présents à l’état naturel pour le contrôle de la fausse‑teigne des crucifères et d’autres chenilles parasites dans les grandes cultures de brassicacée biologique. Pour assurer le succès de ces produits lors de l’enregistrement, ce projet permettra également d’élaborer des programmes de lutte antiparasitaire intégrée (LAI), qui utilisent une combinaison d’outils viables pour la lutte contre les parasites dans les systèmes de brassicacée biologique.

Au cours des deux premières années, une banque virale de virus d’insectes présents à l’état naturel sera établie grâce à la collecte de chenilles dans les cultures de brassicacée en Colombie-Britannique (C.‑B.) et en Saskatchewan (SK). Le virus ayant le meilleur potentiel d’enregistrement sera sélectionné au moyen de tests afin de déterminer la pathogénicité et la caractérisation moléculaire. Les virus d’insecte infectent leur hôte lors de l’ingestion et sont amplifiés lorsqu’ils se multiplient à l’intérieur de leur hôte. La production du meilleur isolat de virus pour les essais sur le terrain fera usage de cette amplification naturelle en laboratoire. Les essais sur le terrain effectués au cours des deux dernières années du projet seront utilisés pour déterminer les meilleures méthodes de LAI pour la mise en œuvre de nouveaux biopesticides viraux et du virus actuellement en processus d’enregistrement pour les cultures de légumes de serre. Plus précisément, ce projet permettra d’établir la synchronisation, la posologie, la zone d’application et la méthode de prestation optimales de ces nouveaux produits.

Ce projet vise à fournir aux agriculteurs canadiens de brassicacée biologique d’autres outils pour le contrôle des chenilles parasites. Nous prévoyons qu’un nouveau biopesticide viral sera en processus d’enregistrement d’ici la fin de ce projet et que le biopesticide viral présentement en cours d’enregistrement pour le contrôle de la fausse‑arpenteuse du chou de serre sera offert aux agriculteurs de brassicacée biologique durant le mandat de ce projet. De plus, la création d’une banque de virus permettra le développement de biopesticides viraux futurs selon les besoins. Mis ensemble, le développement de biopesticides viraux et de méthodes de LAI intégrant ces nouveaux produits aidera à fournir des options de lutte antiparasitaire viables pour les chenilles ravageant les brassicacées biologiques et il pourrait aider à améliorer le rendement de ces cultures.


Chercheurs

Nom Affiliation
Deborah Henderson, Leader de l’activité Kwantlen Polytechnic University
Martin Erlandson Agriculture et Agroalimentaire Canada
Centre de recherche et de développement de Saskatoon
Michelle Franklin Kwantlen Polytechnic University