GSBII Activité C.24

Développement de stratégies validées pour la désinfection des semences en production biologique de légumes germés

Résumé

Depuis une vingtaine d’années, on a constaté que les légumes germés sont une source importante de maladies d’origine alimentaire. Les semences représentent probablement la source de cette contamination, et d’après les premières recherches effectuées pour trouver une procédure d’assainissement efficace, le trempage dans une solution à 20 000 ppm de chlore pourrait éliminer la plupart des pathogènes pour les hommes dans les semences, mais pas en totalité. Aux États-Unis, la FDA a adopté ce traitement en 1999 (FDA, 1999). Au Canada, l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) a formulé un code de pratique qui recommande un trempage des semences dans une solution à 2 000 ppm de chlore ou à 6-10 % de peroxyde d’hydrogène (ACIA, 2007). Malheureusement, la manipulation de ces deux solutions présente de graves problèmes de santé et sécurité au travail, et les guides de production biologique n’autorisent pas l’application de désinfectants à base de chlore sur les produits alimentaires. En l’absence de traitement de désinfection des semences fiable et acceptable, l’industrie biologique dépend de semences coûteuses et de programmes d’analyse des produits finis afin de réduire les risques liés aux légumes germés. D’autres produits chimiques (comme les acides organiques et les antimicrobiens naturels) et traitements physiques (chaleur légère, désinfection au gaz) ont été étudiés aux fins de la désinfection des semences germées. Pourtant, à ce jour, aucun d’eux n’a conduit à la mise au point d’un substitut acceptable, principalement parce qu’ils n’offrent pas le même degré de désinfection que les traitements à base de chlore. De plus, les limitations bien établies attribuées aux essais des semences et des produits finis ne permettent malheureusement pas de garantir que les produits germés ne contiennent pas de pathogène.

En vue de résoudre cette lacune en matière de sécurité alimentaire, nous étudierons l’emploi d’autres stratégies, en tant que traitements uniques ou combinés, pour déterminer leur capacité à éliminer les pathogènes d’origine alimentaire pertinents, comme le colibacille O157:H7 et la salmonelle, dans les semences germées. Plus précisément, à l’aide de semences artificiellement inoculées, nous examinerons l’efficacité des acides organiques (comme l’acide acétique, l’acide citrique et l’acide lactique), les antimicrobiens naturels (comme le thymol et la vanilline), ainsi que les traitements comportant une phase d’application thermique et gazeuse, pour éliminer ces pathogènes dans les semences de luzerne, de pois et de radis. Nous pensons que cette évaluation systématique et cette validation des traitements combinés conduiront à la mise au point de protocoles de désinfection des semences germées plus fiables et permettant d’éviter l’emploi de produits chimiques dangereux en milieu de travail et les approches qui ne respectent pas les normes organiques canadiennes. Il est important de souligner que ces traitements devraient être utiles pour lutter contre les pathogènes dans les semences alimentaires et non alimentaires. Au bout du compte, ils offriront aux producteurs biologiques des options validées sur le plan scientifique pour pouvoir cultiver des produits germés à risques réduits qui n’existent pas à l’heure actuelle. L’amélioration de la sécurité et de la confiance des producteurs permettra ainsi de renforcer le secteur biologique et de le rendre plus concurrentiel sur le plan local, national et international.


Chercheurs

Nom Affiliation
Kevin Allen, Leader de l’activité University of British Columbia
Siyun Wang University of British Columbia
Susan Bach Agriculture et Agroalimentaire Canada
Centre de recherche et de développement de Summerland
Pascal Delaquis Agriculture et Agroalimentaire Canada
Centre de recherche et de développement de Summerland